Agora, création de net-art, propose un pavage de petites vignettes. Il s’agit de fragments des “choses” mises en “place” par Isabelle Vodjdani et présentées en février 2003 lors de la Copyleft Session organisée à la Galerie éof . Pour cette nouvelle création, douze pièces différentes sont disponibles pour une installation aléatoire qui se renouvelle toutes les huit secondes. Mais une pièce particulière, une vignette transparente complète la collection. Quand elle est aussi affichée dans le pavage elle laisse apparaître un fond bleu. Ce “trou” permet ainsi de plonger dans cette couleur particulière, “#2003FF”, fixée dans une autre œuvre présentée pour la Copyleft Session par Bluescreen.
Le jeu sémantique qui renvoie d’un titre à l’autre invite à découvrir avec attention les interprétations possibles de cet Agora. Lieu de rencontres, d’échanges, d’interpellations, d’apostrophes, l’antique place grecque constitue en quelque sorte un modèle d’espace de fécondité culturelle, un laboratoire d’intelligence. La mobilité, la permutabilité des pièces du jeu numérique évoque peut-être la circulation des mots, des idées, des réflexions philosophiques qui animent toute place publique. Et si, comme les idées, les dalles du pavage bougent, se meuvent, changent de place et de rôle, pourquoi pas les citoyens ? Pourquoi pas les oeuvres ou leurs composants ? Le trou bleu, souvent répété et multiplié, incite évidemment à ajouter un nouvel élément, une nouvelle pièce pour vivifier le propos.
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L’oeuvre originale Agora, inspirée et dérivée de trois créations antérieures existe en tant que telle sur l’internet. Elle figure ci-dessus, figée dans un de ses multiples avatars possibles, et ici posée sur un serveur. La “Licence Art libre” permet de la copier, en code source sur votre navigateur ou en fichiers HTML et JPEG. Et rien ne vous interdit de la transformer, de vous en inspirer, de déployer votre créativité en exquise liberté. Quelques opérations devant votre ordinateur et une nouvelle vignette inédite inaugure votre propre damier ! Et il pourrait même surgir du texte, ou de la musique, sur les places, aux interstices enluminés de mauvaises herbes.
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